reflet

reflet

06 janvier, 2007


extrait de la nouvelle "et encore demain"


Voici un extrait de la nouvelle que je suis entrain d'écrire pour un concours. vous ne verrez pas la suite sur ce blog, mais si vous me la demandez, il me fera plaisir de vous l'envoyer dès que je l'aurais terminée..bonne lecture!



Je me présentais au cours de littérature québecoise avec une heure et demie de retard. À ma grande stupéfaction, Amélia était aussi dans ce cours et la seule place disponible était près d'elle. J’entra dans la salle de classe et je pris place sous le regard méprisant de l’enseignant, sûrement offusquée de mon retard. J’avoue que je ne la blâme pas de m’en vouloir, après tout il ne restait seulement qu’une heure de cours.

Après une quinzaine de minutes, j’eu droit à un nouveau mémo de la part d’Amélia. En fait, c’était une boule de papier chiffonnée qu’elle avait lancée dans ma direction pendant que l’enseignante avait le dos tourné.

Une seule phrase était inscrite et à sa lecture, je fut pris d’une sensation de vertige. Il y était écrit : « Aime-moi! »

Je devais être rouge parce qu’Amélia et les autres étudiants me regardaient avec un sourire d’étonnement. Je me perdis dans mes pensées tout le reste du cours.

« Aime-moi !» À croire que cette fille n’avait pas toute sa tête. C’est vrai, je veux dire, ça ne fait pas deux jours que l’on s’est rencontré et elle me demande cela.. Non, elle me l’ordonne. Elle ne sait pas qui je suis..

Pauvre elle! Si elle savait que je suis un homme enveloppe, une personne vide. Depuis quelques années, en effet, je ne sais pas pourquoi, je ne désire rien, je ne rêve de rien et je ne cherche pas de façon de combler les vides. Je suis seulement à l’école pour tuer le temps. Chez moi, j’ai le strict minimum et je n’en veux pas plus. Dans le salon, y’a pas de téléviseur, pas de fauteuils, je m’assois sur le sol. Je n’ai pas d’objectif de vie et même mes passe-temps sont monotones. Je ne faisais que boire du café et marcher dans les rues avant que ces putains de corneilles apparaissent (pour comprendre, il faut lire le reste de la nouvelle) je n’ai pas d’amis et je n’en ressens pas plus le besoin. Un homme vide, c’est ce que je suis, une personne sans raison d’exister, comme si dieu avait voulu créer une insulte à la vie, quelqu’un qui ne cherche pas à en profiter. « Aime-moi » Je ne me rappelle même plus ce que ça fait d’aimer..et comment faire pour aimer..

Pourtant, une nouvelle sensation semblait vouloir émerger. L’impression qu’à cette demande insensée, j’avais un désir, une envie folle de m’y abandonner de tout mon être, comme si j’avais enfin la chance de m’accrocher à quelque chose. En observant cette femme, j’avais simplement le goût de ressentir son étreinte, de sentir son odeur se coller à ma peau. Pour une fois, je voulais être spécial pour quelqu’un.

Quand je finis par sortir de ma rêverie, la salle de classe était vide et les lumières étaient éteintes. À croire que j’étais resté dans la classe sans que personne ne se rende compte de ma présence. Ils étaient tous partis, même Amélia.
 
Creative Commons License
Ce/tte créationest mis/e à disposition sous un contrat Creative Commons.